Fan
fiction
Evolvana
Chapitre iii: Des études
mouvementées
La rentrée... un nom maudit pour bien des jeunes
allant au lycée d’Ossian, à Midgar. Cet établissement
portait le prénom illustre du
président Shin-ra, bien que ce ne soit pas le plus grand
lycée de la ville. Il était grand et moderne, et incluait
deux internats : celui des filles et celui des garçons. Une
serre de combat surveillée en permanence par des professeurs
expérimentés était à la disposition
des élèves les plus forts. C’était une sorte
de parc où l’ont trouvait des dizaines de monstres comme
les xylomides ou les loups de Nibel, vivant en parfaite cohabitation.
Mais bien sûr, il y avait aussi les immanquables autres matières,
comme les maths ou l’histoire-géo...Ce qui ne réjouissait
pas du tout Sephiroth. C’est vrai, il n’avait pas de difficultés
dans ses études et son bulletin était empli de bonnes
notes... mais le cœur n’y était pas. Il avait horreur de
travailler sur des leçons qu’il jugeait inutiles. Mais dans
cette société, les diplômes étaient indispensables
pour trouver un travail convenable... Mais il ne voulait pas trouver
un « travail convenable » ; il voulait se battre, découvrir
au plus vite la vérité sur son destin, et cette situation
de lycéen le paralysait plus qu’autre chose. Il
tourna la tête et examina les autres membres de sa classe.
Un adolescent blond hyper-dynamique s’agitait en face de la liste
des élèves d’Alpha ( les classes du lycée étaient
réparties de cette façon : les élèves
de première année se trouvaient dans la catégorie
Alpha, pour la seconde année Enki et pour la troisième
et dernière année Kishar), des filles poussaient de
grands cris de joie en retrouvant d’anciennes amies, d’autres élèves,
appuyés contre la colonne principale, essayaient de comprendre
le plan du lycée qu’on leur avait remis. « Il ne manque
plus que Ruadan pour compléter le tableau... » se dit-il.
Il fut arraché à ses pensées quand il entendit
une voix grave derrière lui... il se retourna pour se trouver
face à un grand homme, habillé simplement mais dont
ne se dégageait aucune autorité. «
Je suis votre professeur principal. Je vous enseignerai le français
tout au long de cette année... Je m’appelle Mr Ervefel. J’espère
que nous allons bien nous entendre ! Suivez-moi. » Au
passage, il trébucha sur les sacs entassés des élèves,
laissant quelques traces de pas sur ceux-ci... A vrai dire il avait
l’air assez maladroit ! Bah, tant qu’il ne renversait pas les élèves...
Arrivé devant la salle 113, le prof sortit ses clés
et essaya tant bien que mal d’ouvrir la porte. « Je...je ne
comprends pas... balbutia-t-il, étonné. C’est étrange...
» Sephiroth le regarda d’un air plein de pitié, et
ce décida enfin à dire : « Monsieur, euh...
c’est la porte à côté... - Ah ? Ah ! oui,
merci, c’est vrai... » Il shoota par mégarde dans le
cartable d’un élève et accéda à la porte
de la salle 114...
Le
cours suivant fut assez mouvementé. Pourtant, l’histoire...
mais à vrai dire c’était plutôt le professeur
qui faisait du raffut ! Au premier abord il choquait un peu les
élèves, avec son air rustre et ses jurons qui devenaient
partie intégrante de son vocabulaire... mais au fond ses
cours avaient l’air moins ennuyeux que les autres. «
Quel merdier ! Non mais qu’est-ce que c’est que ça ? Oui,
vous là, au fond ! - Moi ? ! s’étrangla Morrigane,
une fille pas trop fréquentable, qui arborait ses grands
airs dès qu’on la prenait en faute. - Oui, vous ! Allez,
foutez-moi le camp dehors, ça sera pas long ! »
Sephiroth regarda sortir la fille avec une certaine satisfaction.
Ouf, enfin partie... il n’avait pas trop envie de continuer à
entendre les moqueries et les critiques qu’elle profanait à
longueur de journée derrière le dos des autres...
il se demanda ce qu’elle disait de lui. Et puis, qu’importe ? Elle
se trompait sûrement, quoi qu’elle dise. Tout le monde se
trompait à son sujet... personne ne pouvait deviner... qui
il était VRAIMENT. Les
jours se suivaient, égaux à eux-mêmes... mais
le jour qui allait venir était spécial ! Ils avaient
appris ça par le professeur de physique (pour vous montrer
l’efficacité des délégués de classe...)
et la nouvelle avait enchanté tout le monde, ou presque.
On aurait cherché un prototype du parfait androïde,
on n’aurait pas trouvé mieux que ce prof ! Tout chez lui
tenait du robot, de sa démarche à sa voix, ainsi que
ses réactions. «
Bon ! avait commencé celui-ci ( tout le monde s’y attendait
; il commençait toujours ses phrases soit par « bon
», soit par « alors ». Les élèves
faisaient même des paris sur lequel des deux mots allait sortir
en premier) Vous savez que la fête du combat se déroule
demain et que, de ce fait, les élèves désirant
participer au tournoi du lycée doivent s’inscrire au CDI.
Alors ! Il y aura un éliminatoire visant à laisser
ou non combattre les élèves en fonction de leur puissance.
Bien sûr, si vous êtes trop faible, le combat vous sera
interdit. » Un
grand garçon brun à l’air dur leva la main. «
Oui, Skoell ? - Les combats seront entre participants ou contre
des monstres ? » Le professeur eût l’air choqué.
Il passa sa langue sur ses lèvres (un tic qui arrachait une
série de « Bâââah... » silencieux
à tous les élèves) et se décida enfin
à dire : « Mais contre les monstres de la
serre, évidemment ! JA-MAIS on ne ferait risquer leur vie
aux participants ! » L’adolescent
se replongea dans son habituel mutisme. Sephiroth l’examina discrètement.
C’était la première fois ou presque qu’il entendait
la voix de ce type. D’habitude, il restait au fond de la salle
avec ses copains, attendant impatiemment la fin du cours. Il ne
se liait jamais à personne, et ne daignait parler qu’à
ses amis... il jouait le dur et ça marchait plutôt
bien, à voir comment les autres se débrouillaient
pour l’éviter. Sephiroth
avait hâte d’être le lendemain. Il avait déjà
son arme ( bien sûr les élèves pouvaient emporter
leurs armes au lycée, à condition de ne les utiliser
que dans la serre de combat) et ses matérias étaient
prêtes. Il avait toujours la Foudre2, plus trois autres qu’il
avait achetées en cachette de ses parents, grâce à
l’argent qu’il avait amassé avec les combats. Il avait
aussi un accessoire de combat... qu’il avait bricolé lui-même
à partir de plusieurs anneaux magiques : le résultat
était plutôt satisfaisant, et il avait décidé
d’appeler ce petit bijou le « Tétra élémentaire
». Ainsi, toute attaque magique de feu, de glace, de foudre
ou de terre lancée contre lui sera absorbée et convertie
en magie de guérison, le soignant si besoin est. Magnifique,
non ? Par contre, il va falloir s’inscrire... au CDI ! c’est-à-dire
avoir le courage (et l’inconscience !) d’adresser la parole à
la documentaliste, surnommée « Le frelon » par
les élèves... Elle faisait profiter si généreusement
à tout le monde de sa mauvaise humeur...
Les
cours étaient terminés pour la journée. Miach
prenait la direction de l’internat des garçons quand
une voix féminine lui parvint. «
Eh ! Miach ! Attends-moi ! » Une jeune fille blonde,
incroyablement belle, arrivait vers lui en courant. Elle avait l’air
épuisée, et tenait un livre de classe sous le bras.
«Ah ! je t’ai enfin rattrapé ! - Qu’est-ce qu’il
y a ? - Euh... tu n’aurais pas vu Sephiroth, par hasard ? Tu
sais, le mec aux cheveux blancs, dans notre classe... - Oui,
je connais, c’est un ami. Mais désolé, je l’ai pas
vu... c’était pour quoi ? - Hum... enfin, c’est que...
c’est pour lui rendre le livre de Math qu’il m’a prêté
! dit-elle précipitamment en tendant le bouquin. - Ah
! si tu veux je le prends et je le lui filerai dès que je
le verrai... - Oh, non, c’est pas la peine... parce que j’ai
besoin de quelques explications pour les exercices que la prof nous
a donnés à faire... tu sais, moi, la trigonométrie...
- Bon, comme tu veux... A demain, alors ! - Allez, bye ! »
Le garçon la regarda partir. « Encore
une qui en pince pour lui » pensa-t-il, levant les yeux au
ciel. Il avait rencontré Sephiroth au club de combat, et
ils avaient vite sympathisé. Pour l’instant, personne dans
leur classe n’avait eu l’occasion de combattre... mais la fête
leur en donnerait enfin l’occasion ! Il avait hâte de passer
à l’action, il lançait le couteau à merveille...
et puis, il était impatient de voir son ami à l’œuvre.
Parfois, il avait l’air si mystérieux... Il
fut soudain bousculé par un grand adolescent blond, qui poussa
un juron, comme s’il venait de marcher dans de la crotte de chocobo.
« NON MAIS T’ES QUI TOI ? ? ? ESPECE DE
« #$¤@§*£¤ ! » ! ! ! !
- Mais je... - QUOI ? ? ? tu oses me répondre ? Mais
tu sais à qui tu parles ? à Cid Highwind, le meilleur
pilote du lycée ! ! ! - Euh... - HORS DE MON CHEMIN
! si tu me nargues encore, je vais te le faire regretter, petit
bleu d’Alpha ! ! ! - Eh oh, stop, le redoublant de Kishar !
le coupa une voix grave. Quand est-ce que t’as l’intention d’arrêter
de crier, tu me gênes ! ! ! ! - Oh, c’est toi... je...hum
! j’y vais ! Mais que je ne le reprenne plus à se mettre
en travers de mon chemin, sinon..... ! » Miach
le regarda s’éloigner, encore sous le choc. Cette voix...il
la connaissait. Il se retourna. « Merci, Skoell... dit-il.
- Hum... suis ses conseils, ne te retrouves plus sur son chemin
», répondit l’autre d’un air méprisant.
Puis il s’en alla à son tour, aussi subitement
qu’il était venu. Miach se demanda quel genre de gars était
ce Skoell. Qu’avait-il essayé de faire, de montrer ? on ne
sauve pas les gens comme ça, et puis « merci aurevoir
». Il aurait très bien pu le laisser là, à
la merci de ce « Cid »... Et il ne pensait pas que c’était
pour le bruit que faisait ce type... Il
abandonna ses réflexions pour se diriger enfin vers l’internat.
Il traversa l’allée, puis grimpa les marches. Il croisa tour
à tour Tomy et Téhemvey, qui le saluèrent.
Ils étaient en Kishar, mais ils s’entendaient bien avec les
élèves d’Alpha. Par contre, ils étaient totalement
désintéressés du combat ! Ils n’avaient jamais
touché à une arme ; tuer les répugnait. Ils
étaient comme ces idéalistes pacifistes qui croyaient
que chaque forme de vie était à protéger ;
ils préféreraient mourir plutôt que de combattre
pour se défendre. « Le pacifisme inconditionnel peut
aussi être le comble de l’égoïsme...s’il devient
un prétexte pour ne pas aider ceux qui souffrent... »
pensa le jeune homme. Il entra dans sa chambre, où il trouva
Sephiroth, étendu sur son lit, fixant le plafond, comme il
le faisait souvent. « Quoi ? tu as déjà
fini tes devoirs ? la rédac, tout ? s’étonna Miach.
- Ben oui, comme tu vois... - Ahah ! dans ce cas tu pourrais
aller aider Rana, elle a besoin de tes talents pour l’aider en trigonométrie...
et puis il faut qu’elle te rende ton livre de Math... - Quel
livre de Math ? - Oh, j’en était sûr ! ce n’était
qu’un prétexte... dis-moi, tu en a de la veine... la plus
jolie fille de la classe... - Moi je dirais du lycée
! renchérit Frank, de derrière son bureau. Franchement
parfois j’aimerais bien être à ta place : IIithy, Rana,
Iduna... eh, il est temps d’en choisir une, mec ! - Oh, arrête...
» soupira Sephiroth, très gêné.
On
voyait bien que ce jour-là était spécial. Des
milliers d’élèves étaient réunis dans
la cour, bien qu’une centaine seulement puisse participer au combat.
La serre avait été agrandie, et les participants y
seraient lâchés le moment venu. Chaque animal abattu
rapportait des points, et le gagnant serait celui qui aurait le
meilleur score à la fin de l’après-midi. Sephiroth
scruta le ciel. Il était orageux, ça ne présageait
rien de bon... le combat en ces conditions serait plus difficile...
Dans la foule des participants, à son grand étonnement,
il aperçut Rana. Elle lui sourit, puis s’approcha de lui.
« Toi aussi tu va te battre ? super ! tu
as quelle arme ? - Mon katana, fit-il en montrant l’objet en
question. Et toi ? - Ma foi, je manie assez bien le boomerang...
tu as vu ? il y en a qui font des équipes... »
Sephiroth voyait très bien
où elle voulait en venir... mais cela lui posait un problème...
il ne désirait pas montrer sa force aux autres, de peur qu’ils
se doutent de quelque chose... D’un autre côté, ce
serait plutôt impoli de refuser son offre... «
Si tu veux, on peut faire équipe ensemble »,
proposa-t-il. A son air, c’était évident qu’elle n’attendait
que ça. Elle se retint de sauter de joie, et se contenta
de répondre : « C’est pas une mauvaise idée
! » L’attente avant le départ
était longue. Les élèves commençaient
à s’impatienter, et l’anxiété était
presque palpable. Skoell se dirigea vers Rana et commença
à lui parler d’une voix un peu timide. Ce qui étonna
Sephiroth ! Il n’était pas habitué au Skoell sentimental,
plutôt au gros dur qui jouait les caïds... «
Hum ! euh... Rana ? - Oui ? - Tu sais, il y a plein de monstres
dangereux là-dedans... dit-il en montrant du menton la serre.
On pourrait être dans la même équipe... enfin,
si tu veux bien... - Ah, je suis désolée... je
fais déjà équipe avec Sephiroth... »
fit-elle d’un air embarrassé en désignant le jeune
homme, qui n’avait rien dit depuis le début de la conversation.
Skoell jeta un regard plus
que mauvais à l’adolescent, un regard mêlé de
haine et de jalousie... Ils se fixèrent longuement, les yeux
dans les yeux. Sephiroth faisait ça par fierté et
par honneur, en aucun cas pour Rana. Mais l’autre voyait ça
plutôt sous cet angle, ce qui le rendait encore plus furieux.
La sonnerie du départ mit fin à ce silencieux affrontement.
Skoell se dirigea seul vers la serre,
sans se retourner. La jeune fille ne savait quoi dire. C’est lui
qui prit la parole en premier. « On devrait peut-être
y aller, si on veut gagner le tournoi. Presque tout le monde est
déjà rentré... Tu as des matérias ?
- Oui, deux... tu sais ça coûte cher... une «
Glace » et une « Longue portée »...
- « Longue portée » ? j’en ai jamais entendu
parler... - Elle est peu commune, en effet ! je l’ai trouvé
alors que je faisais des fouilles à BoneVillage. Tu sais
bien que dans un combat, quand tu te mets en première ligne,
tu inflige plus de dégâts mais tu es aussi plus exposé...
par contre, en se mettant en deuxième ligne, tu est plus
protégé, mais ta puissance de frappe en prend un coup...
Cette matéria me permet d’infliger autant de dégâts
qu’en étant en première ligne, tout en étant
placée vers le fond. - Pratique... » Tout
en discutant, ils étaient entrés dans la serre. Une
série d’arbres touffus et de végétaux de toutes
sortes s’étendait devant eux. Un endroit propice aux embuscades
! Sur leur chemin, ils croisèrent quelques élèves
un peu terrifiés, ainsi que de petits animaux sans grande
importance. Soudain, ils entendirent des grincements aigus, qui
provenaient d’un grand fourré épineux, devant eux.
« Ah ah ! fit Rana. Notre premier monstre, j’ai l’impression...
» Tout à coup deux Kelzmelzer
surgirent du buisson. Ils étaient assez impressionnants,
ces insectes géants, de deux mètres de haut et armés
de pinces redoutables... Mais le plus dangereux était
leur attaque favorite : Poison liquide. La personne ciblée,
si elle n’était pas protégée, était
irrémédiablement empoisonnée. Heureusement,
ce poison se dissipait vite, mais c’était un sérieux
handicap lors des combats. Rana
attaqua la première. Elle lança adroitement son boomerang
qui percuta le premier insecte au niveau de l’abdomen. Environ 120
points de dégâts... ce qui n’était pas négligeable
pour une fille de quinze ans... Sephiroth s’abstint de donner un
coup direct, pour ne pas se trahir, et utilisa donc sa magie. Un
terrible éclair s’abattit sur l’insecte précédemment
frappé, qui tomba raide mort sur le sol. Le second attaqua
brutalement Rana, la blessant au bras. Elle poussa un petit cri
de douleur mais se remis aussitôt en position de combat, oubliant
sa blessure et se concentrant sur l’ennemi. Elle l’attaqua grâce
à sa magie de glace, et Sephiroth réutilisa sa matéria
Foudre2. Le monstre s’effondra soudainement. «
Regardons s’ils n’ont rien laissé... » Ils ramassèrent
un antidote et 365 gils. Les bêtes abattues, en mourant, laissaient
parfois des objets rares, et même des matérias.
«
Tu n’as pas trop mal? demanda le jeune homme à Rana.
-Non, c’est pas grand chose... j’étais placée en arrière,
heureusement... - Ceux-là étaient plutôt
faibles, faisons attention... - Oui, j’ai déjà
entendu parler de membres du SOLDAT qui avaient battu un insecte
de cinq mètres de haut! tu as entendu parler du SOLDAT? »
Sephiroth sentit son coeur se
serrer. Il aurait pu en faire partie... être célèbre...non!
il ne devait pas penser à ça, pas en ce moment. La
Shin-ra était son ennemie et il ne devait pas se surprendre
à regretter son vrai destin. Se jeter dans la gueule du loup
est loin d’être la meilleure solution ! «Ouais,
je vois ce que c’est... dit-il. L’élite de la Shin-ra...
»
Icicle
était calme en ce début d’automne. Ninsun était
seule dans sa chambre, malade, emmitouflée dans de chaudes
couvertures. Elle avait déjà lu tous ses livres, et
s’ennuyait à mourir. D’un seul coup, une idée lui
vint : « le miroir ! ». Elle se leva faiblement et atteignit
son armoire. Elle ouvrit un tiroir et prit délicatement le
miroir qui se trouvait à l’intérieur. Il ne fallait
surtout pas que sa grande soeur le voit ! C’était une vraie
harpie, jalouse et voleuse. Elle atteignait ses dix-sept ans...
et ne mûrissait pas pour autant ! Dès qu’elle voyait
que sa soeur avait de nouvelles affaires, elle se plaignait à
sa mère pour avoir les mêmes, ou mieux encore. Heureusement,
elle était en ce moment au lycée... Elle avait absolument
voulu faire ses études à Wutai, car c’était
leur ville natale. Mais il y avait du grabuge dans cette région.
A ce que l’on racontait, des habitants de cette ville étaient
contre la Shin-ra, ce qui allait probablement leur attirer des ennuis.
La jeune fille posa sa main sur le
manche décoré du miroir. La glace parut ciller, puis
une image apparut . Tout d’abord, elle ne reconnut pas le paysage
ravagé, puis elle poussa un cri de surprise en découvrant
ce que c’était vraiment. Elle se sentait presque là-bas,
comme si elle y était pour de bon, dans ce paysage de cauchemar.
Et cet homme, debout au centre de tout ça.... comme un rayon
de lumière dans la pénombre...
C’en
était fini maintenant. Il était seul, au milieu de
milliers de cadavres qui avaient été des soldats sous
son commandement. Mais il n’avait aucune pitié pour ces hommes.
Pas de remords pour ces êtres : ils devaient se battre, et
mourir n’était qu’une partie du contrat. Il n’avait aucune
raison de s’attacher à ses subordonnés (à quoi
cela sert-il d’avoir des amis ? les amis finissent toujours par
mourir. Je vivrai, je me battrai, et quand arrivera ma mort... je
saurai que j’aurai fait de mon mieux). Il se contentait de bien
remplir ses devoirs et d’être un bon général...
le jeune homme y arrivait plutôt bien, très bien même.
Il était un modèle pour tous les soldats de la Shin-ra,
et même pour les jeunes gens suivant ses exploits, avec une
admiration sans cesse renouvelée. Sephiroth était
conscient du respect et du dévouement absolu de ses soldats.
Mais...ça s’arrêtait là. Il ne retirait aucune
once de bonheur de sa situation présente. Il sourit. Tant
de personnes désiraient être comme lui, être
à sa place... et lui n’était pas heureux. Il pensa
d’abord qu’il l’avait sûrement été dans son
enfance, mais en y réfléchissant bien, le bonheur
était un sentiment qui lui était totalement inconnu.
Il sortit
de sa méditation et regarda autour de lui. Wutai... la plaine
si paradisiaque dans des circonstances normales était désormais
le domaine de la mort. Le combat avait été dur, mais
l’incompréhension régnait : il lui restait plus de
trois cents hommes à la fin de la bataille ; et ils jonchaient
à présent le sol, couverts de cendres et brûlés
jusqu’à la moelle. Le dragon noir se tenait à présent
devant lui, les griffes acérées, les ailes déployées
au maximum, la gueule grande ouverte... prête à le
happer s’il s’approchait trop. Les yeux de l’immonde animal, rouges
comme la braise ardente, le fixaient. «
Alors, c’est toi Bahamut... » souffla Sephiroth. Il s’approcha
de l’immense dieu dragon, qui avait su décimer un régiment
entier d’humains armés jusqu’aux dents...
Elle
ne vit pas la suite. Sa mère entra dans la chambre, l’air
inquiet. Ninsun avait tout juste eu le temps de glisser le miroir
sous la couverture ; mais elle bouillait de rage : elle allait rater
le moment le plus intéressant ! « Tu n’as rien,
ma chérie ? je t’ai entendue crier tout à l’heure...
- Non, non, c’est rien maman... - Tu es sûre ?
- Oui, ne t’inquiète pas, répondit la jeune fille,
qui avait hâte que sa mère parte pour pouvoir suivre
la suite de l’histoire. Je vais dormir un peu, je suis fatiguée...
- Comme tu veux, j’y vais alors... » Elle
embrassa sa fille sur le front et sortit en refermant doucement
la porte. Ninsun attendit que sa mère soit en bas des escaliers
pour ressortir l’objet magique. Mais la surface du miroir était
terne. La jeune fille empoigna le manche et la glace se troubla
à nouveau. « Je vois! pensa-t-elle. Le miroir ne se
« réveille » que si l’on fait pression sur le
manche... plus de contact, plus d’image... » Elle regarda
la surface du miroir. Les lieux avaient l’air différents...
ce n’était plus Wutai, mais une sorte de laboratoire. Un
scientifique entra. Il était vraiment laid, malingre et repoussant.
Le profil même du Savant fou! Il marchait courbé, et
avait un énorme front ridé qui lui donnait une apparence
plus qu’inquiétante... à son tour entra dans la pièce
le jeune homme de tout à l’heure, celui dont l’image était
à jamais gravé dans sa mémoire... elle avait
cru entendre un nom lors de la précédente vision...
Sephiroth?... c’était bien ça... Sephiroth...
Hojo
s’installa sur une chaise et proposa à l’homme de s’asseoir.
Il le regarda longuement, sans chercher à dissimuler son
admiration et sa fierté... Décidément, son
fils ne lui ressemblait pas. Ses traits fins, son corps d’athlète,
sa puissance inégalée jusqu’à ce jour... une
vraie réussite. Et c’était grâce à son
génie, à lui, Hojo, que cet être quasi-parfait
avait pu voir le jour. Il en était tellement, tellement fier...
un vrai chef-d’oeuvre... Le scientifique sourit intérieurement
en voyant le regard hautain de Sephiroth. S’il savait... il en mourrait
! Ah ah ah ! Le jeune homme serait bien surpris s’il en venait un
jour à découvrir que lui, Hojo, l’être qu’il
regardait toujours de haut comme ça, l’être pour lequel
il avait le plus de mépris, était... son père.
Non, il ne le saurait probablement jamais. Tant mieux. Et puis,
il y avait aussi sa mère... Lucrécia... Oui, il l’aimait...
avant. Il avait présenté la femme qui portait son
enfant pour l’expérience cruciale, celle de l’implantation
d’une cellule de Jénova dans un embryon humain... Et puis
ce Turk avait essayé de s’interposer... il moisissait en
ce moment même dans une cave du manoir de la Shin-ra, à
Nibelheim... Hojo avait prit soin de faire quelques expériences
sur lui, avant de le mettre en hibernation dans un cercueil. Un
cobaye parmi tant d’autres... Et Lucrécia, où était-elle?
il n’en avait aucune idée. Elle s’était enfuie peu
après l’accouchement, voyant qu’il ne lui rendrait jamais
son fils. Elle était trop faible pour lutter... s’enfuir
avait été la plus sage décision. Si elle avait
essayé de lui créer des ennuis, il n’aurait eu aucun
scrupule à la faire exécuter.
« Je ne veux plus de votre cochonnerie... dit Sephiroth,
en désignant la seringue pleine de Mako que venait de sortir
le scientifique. - C’est nécessaire ! Le corps y est
habitué, et si brusquement il ne reçoit plus de Mako,
il pourrait y avoir des conséquences désastreuses...
Il faut que vous soyez au maximum de votre force pour votre mission
de demain... - Comment savez-vous que je pars en mission demain?
s’étonna Sephiroth, quelque peu soupçonneux. -
Voyons... j’ai des yeux pour voir et des oreilles pour entendre...
allez, montrez-moi votre dos. Une piqûre sous l’omoplate est
certes plus douloureuse mais le produit se diffuse plus vite...
Vous allez ressentir une vive douleur pendant quelques secondes,
mais... je pense que vous avez l’habitude. » Le
jeune homme ne parut pas très convaincu...cependant il se
mit torse nu et présenta son dos à Hojo. La musculature
de Sephiroth était vraiment impressionnante. Elle trahissait
les nombreux entraînements et combats qu’il avait dû
faire au service de la Shin-ra... Le professeur sentit les muscles
se contracter au moment où il injectait la substance verdâtre
; mais le jeune officier se garda bien de montrer sa douleur.
Une
fois que ce fut terminé, il se rhabilla et s’apprêta
à sortir, quand Hojo le héla: « Général?
» Sephiroth
se retourna et le fixa, avec ce calme et cette assurance qui le
rendaient si impressionnant. Cependant, il ne dit rien et se contenta
d’interroger le scientifique du regard. « Revenez dès
que votre mission sera terminée... il faudra que je rédige
un rapport. » Il
acquiesça puis sortit du laboratoire, toujours dans ce silence
pesant, mais dont Hojo avait maintenant l’habitude...
Ninsun
vit à nouveau l’image se brouiller, puis elle constata que
c’était son reflet qui venait d’apparaître sur la glace.
Le miroir était redevenu un simple miroir ! La jeune fille
eut beau serrer de toutes ses forces le manche, rien ne se passa.
Son visage restait désespérément à la
place de la vision... « C’en est fini pour aujourd’hui...
» pensa-t-elle. Elle rangea le miroir d’un air dépité
et s’enfouit sous ses couvertures pour dormir. En vain. Toujours
lui revenait à l’esprit ce beau visage, son apparence, sa
voix... cette voix belle et grave, impossible à oublier...
Et ce nom. Il traînait dans son esprit, comme l’âme
d’un revenant demandant justice... ou vengeance. « Sephiroth...
Sephiroth... » elle répétait ce nom magique,
comme si par ce mot elle pouvait invoquer un dieu... Elle
réfléchit. Même si ces visions provenaient du
futur, ce Sephiroth devait être vivant en ce moment, quelque
part... elle frémit. Elle n’avait jamais pensé qu’elle
pourrait le rencontrer pour de vrai... Mais quelque chose la troublait.
D’après ce qu’elle avait entendu, il se croyait orphelin...
et il ignorait que ses parents étaient toujours vivants!
Que sa mère s’était enfuie et que son père...
non! son père ne pouvait pas être cette espèce
de savant répugnant ! pourtant, ses pensées indiquaient
que si... C’est comme si on te montrait un ange, puis un xylomide,
et que l’on te disait : tu vois, cette vermine baveuse et visqueuse?
c’est son père ! Ninsun eut du mal à se convaincre
que si... mais elle ressentit une sorte d’injustice. Pourquoi lui
cacher la vérité? Peut-être serait-il plus heureux
s’il savait qu’il avait une mère... La jeune fille sentit
que c’était de son devoir de prévenir et de chercher
Sephiroth. Mais où habitait-il? quel âge avait-il?
et s’il était dans un foyer de la Shin-ra? Elle ne pourrait
pas le voir...
Epuisée
par toutes ces pensées et ces réflexions, elle s’endormit
d’un sommeil lourd et empli de rêves...
Cette
fois, ils étaient complètement encerclés. Les
Tonadu poussaient des cris stridents, comme ceux des rapaces, qui
vous glaçaient jusqu’aux os. Ils étaient au moins
cinq, dans cette clairière sombre, et les trois pauvres humains
au centre n’avaient aucune chance. Les Tonadu étaient généralement
des oiseaux solitaires, dotés d’un bec puissant et de griffes
redoutables... mais un phénomène inexpliqué
les avait fait se réunir et attaquer ensemble. Pour la première
fois de sa vie, et la dernière, ce dont il ne doutait plus
à présent, Skoell avait peur. Oui, PEUR. Ce mot qu’il
se vantait de ne pas connaître prenait un sens à présent...
Un rapace fonça sur Jimmy, et, sans que celui-ci ne puisse
faire un seul geste, lui arracha la tête d’un coup de bec.
Elle retomba avait un bruit mat sur le sol, à quelques centimètres
des pieds de Skoell. Celui-ci la fixa avec une horreur non dissimulée,
reconnaissant dans ces yeux vides et troubles le garçon avec
lequel il avait partagé tant de moments forts... Jimmy, son
ami d’enfance, qui était désormais réduit à
l’état de cadavre... Il releva la tête, et attaqua
subitement l’oiseau sanguinaire. Il y mettait toutes ses forces,
toute sa haine pour ces stupides animaux qui avaient osé
lui enlever son ami. Le Tonadu reçut en pleine poitrine cinq
griffes acérées, qui lui ravagèrent une bonne
partie des poumons. Le jeune homme regarda sans comprendre ses mains.
Mais? son arme était une épée... et...elle
était toujours dans son fourreau... Ses mains étaient
à présent pleines de sang gluant qui le souillait
jusque dans l’âme; ce sang de monstre qui avait tué
Jimmy... et ces griffes immenses et mortelles qui sortaient à
présent de sa peau, juste au-dessus des tendons... qu’est-ce
que?... il ne perdit pas son temps à réfléchir
plus longtemps. Il avait de nouvelles armes, ses griffes, parties
intégrantes de lui-même, et il allait faire payer à
ces immondes bêtes l’acte qu’elles avaient commis. Il s’élança
et frappa de toutes ses forces, avec ses deux mains à présent
transformées, le cou du Tonadu. Il eut le même sort
que Jimmy... Ensuite, tout se passa très vite. Arnaud avait
attaqué le deuxième oiseau d’un coup de pistolet,
mais le rapace avait contre-attaqué, lui arrachant le bras
droit avec l’une de ses griffes. Le garçon avait hurlé
de douleur, mais avait quand même eu la force d’attaquer une
nouvelle fois, achevant son agresseur d’une balle en pleine tête.
Aucun des deux adolescents n’avait pensé à apporter
une matéria de régénération, par fierté
ou par inconscience... oh dès le début, ils avaient
été trop sûrs d’eux... bien trop sûrs...
A présent c’en était
fini d’Arnaud. Il avait perdu trop de sang, et il agonisait en gémissant
sur l’herbe de la clairière. Du vert clair elle était
passée au rouge, puis au noir. Cette herbe qui avait dû
voir bon nombre de combats était maintenant aveuglée
par cette substance glauque, cette essence du corps de ces créatures
qui la foulaient sans même sans rendre compte. L’herbe n’avait
pas d’âme, mais qui sait ? on voyait bien les nuits de pleine
lune des êtres étranges sortir de terre, portant l’esprit
de ceux qui n’avaient jamais eu le droit de prendre part au destin
du monde, et qui pourtant étaient à l’origine de toute
vie sur la planète... chaque esprit était le fruit
de la Rivière de la Vie, et chaque plante, animal, humain
(animal, humain... était-ce si différent?) en était
son légitime représentant. Ils étaient tous
égaux, mais les uns ne l’avouaient pas et les autres n’avaient
même pas la capacité d’y songer. Les
griffes encore ensanglantées, Skoell regarda d’un air las
autour de lui. Il restait trois oiseaux, poussant leurs cris immondes
et macabres. Jamais il n’arriverait à en venir à bout
tout seul. Un coup ou deux de ces bêtes, et il était
mort. Impossible de fuir; les rapaces étaient bien décidés
à manger. Jamais il n’aurait dû y avoir des monstres
aussi puissants dans la serre. Ils s’étaient anormalement
développés, trompant la vigilance de tous, et devenant
des ennemis redoutables... Tout était perdu... il revit en
esprit Hatiyi, son village natal, le visage triste de sa mère
quand il était parti pour Midgar... celui de Rana, la fille
dont il était tombé amoureux dès le premier
jour de classe, si jolie, si gentille... et qui était elle
aussi tombée amoureuse, mais bien sûr pas de lui...
évidemment ce Sephiroth avait tout pour plaire, et c’était
loin d’être un incapable. Skoell eut d’ailleurs du mal à
se l’avouer. Il en était affreusement jaloux, plus que l’on
ne pouvait s’imaginer. La seule chose qui le rassurait était
qu’il n’avait pas l’air très intéressé par
l’amour. La vision de Rana pendue à son cou lui aurait été
vraiment insupportable... Soudain
il perçut du mouvement dans les buissons, à gauche.
Il eut à peine le temps de se retourner qu’un katana plongea
dans la gorge d’un des rapaces, qui poussa un immense cri de douleur.
Il s’effondra lourdement sur le sol, le sang jaillissant de la plaie
ouverte. Skoell crut avoir mal vu. C’était un 200, ou un
2000, qu’il avait vu au moment de l’impact ? Pourtant, un coup de
valeur 200 n’aurait pas pu tuer le Tonadu d’un seul coup... Impossible...
qui pouvait bien avoir une telle puissance? Elle était digne
d’un membre du SOLDAT !... Sephiroth
sortit du fourré. Il fit signe à Rana de s’approcher,
mais de rester en arrière, sous sa protection. La jeune fille
était ébahie devant l’attaque que venait de faire
son coéquipier. Elle lui lança un regard plein d’admiration,
d’incompréhension et... d’autre chose, qui gêna beaucoup
l’adolescent. Il détourna le regard et se concentra sur la
scène qui se déroulait devant ses yeux. Cinq corps
gisaient par terre, dans une flaque de sang. Deux étaient
des humains, les trois autres des Tonadu. Il restait encore deux
autres de ces bêtes à abattre... c’est là qu’il
le vit. Skoell. Essoufflé et fatigué, et... portant
des griffes ! De vraies griffes, sorties de sa peau... un frisson
d’horreur parcourut Sephiroth. Lui aussi? lui aussi était
un cobaye d’Hojo ? sinon, comment expliquer cette soudaine mutation
? Mais il n’était pas temps de réfléchir à
ça. Ces deux rapaces étaient une menace sérieuse,
qu’il fallait absolument anéantir. Le
jeune homme dégagea son katana des entrailles de l’animal
et se mit en position de combat, face aux deux autres oiseaux. Tout
à coup, il lui vint une idée. Il possédait
une matéria « Temps » associée à
une matéria « Tout »... donc il lui était
possible de ralentir tous ses adversaires... ce qu’il fit. A présent,
les réflexes de ses ennemis étaient altérés
et ils attaquaient bien moins souvent. Cependant, un des deux rapaces
lança une attaque de foudre. Sephiroth sourit. Grâce
à son « Tétra élémentaire »,
il ne craignait rien. Ses blessures partielles des précédents
combats furent même guéries ! L’autre Tonadu faisait
mine de s’en prendre à Rana, mais à présent
le jeune homme pouvait attaquer. Son premier coup infligea 1980
points de dégâts, et le second atteignit 2250. Le combat
était terminé... Mais il y avait eu un sacré
carnage. Un des deux corps humains n’avait plus de tête, et
l’autre avait perdu un bras... comment allaient réagir les
organisateurs de la fête quand ils apprendraient la mort de
deux de leurs élèves ? Il hésita à se
retourner, craignant les questions que les deux autres élèves
n’allaient pas tarder à poser. Il leur fit face cependant.
Skoell tentait désespérément de cacher ses
mains derrière son dos, mais les griffes restaient toujours
visibles. Son regard était un mélange d’étonnement,
de gêne, et d’une profonde admiration qu’il essayait en vain
de cacher... mais on pouvait aussi y lire la tristesse. Sephiroth
comprit que les cadavres des élèves qui étaient
à terre étaient ses amis. Il n’osait pas regarder
Rana. Il savait bien que depuis le début du combat elle l’observait...
il ne savait pas quoi faire. Il se décida quand même
à se tourner vers elle... il s’attendait à de la peur,
des questions, de l’incrédulité, mais en aucun cas
à ça. Elle se jeta à son cou, l’entoura de
ses bras et se blottit contre son torse. « Tu nous as sauvés
! merci, merci... » sanglota-t-elle. Inutile d’être
devin pour voir qu’il était affreusement gêné.
Il se sentit rougir, ce qui pourtant n’était pas habituel
chez lui. En plus... devant Skoell ! Il imaginait déjà
ce regard furibond... surtout après avoir perdu deux de ses
amis, il ne devait pas être d’humeur à rire... La jeune
fille resserra doucement son étreinte. Aïe aïe
aïe... bien sûr, elle était belle, sympa, mais...
il n’allait tout de même pas la repousser ! et pas non plus
répondre à son étreinte... C’est
Skoell qui coupa le silence. « Euh, au lieu de vous faire
des câlins... commença-t-il avec une haine non dissimulée,
vous feriez mieux de venir m’aider, je suis blessé... et
puis, il faut ramener ces corps hors de la serre... »
Il n’avait nullement besoin d’aide, bien qu’il
soit un peu blessé à la jambe gauche. C’était
surtout pour ne plus avoir à supporter ce spectacle qu’il
avait tant redouté... Ils osaient être là, comme
ça devant lui ! Rana n’attendait que ça depuis le
début, il en était sûr. Et voilà l’occasion
rêvée... Dès que Sephiroth s’approcherait
de lui pour l’aider, il lui donnerait un coup de griffe. Il aurait
dû le laisser crever, là, avec Jimmy et Arnaud, plutôt
que de le faire souffrir encore... Sephiroth
se dégagea doucement de l’étreinte de Rana, qui lui
sourit, avec des yeux pleins de larmes. Il s’avança vers
Skoell, toujours assis par terre, et lui tendit la main... SHHRIIIFFF!!!!
les griffes lui lacérèrent l’avant-bras. Du sang coulait
des cinq raies à présent gravées sur sa peau.
Skoell releva la tête, mais fut parfaitement étonné
quand il vit que Sephiroth était toujours là, dans
la même position, la même expression calme sur le visage,
tendant toujours la main pour l’aider à se relever. Comme
si... comme s’il savait depuis toujours ce qui allait se passer...et
qu’il avait prévu sa réaction... il avait une infinie
sagesse dans les yeux. Il acceptait. Pas d
e colère, pas de cri, pas
d’insultes, rien... seulement ce calme impressionnant. Il accepta
l’aide de Sephiroth malgré lui. Rana avait l’air horrifiée
devant le bras ensanglanté du jeune homme, mais ne dit rien.
L’adolescent prit son katana, et dit : « Guéri »
Une lueur verte se forma
autour de lui, et referma ses blessures. Il n’y avait même
plus de cicatrices... la matéria de régénération
était vraiment efficace, mais elle n’enlevait en rien la
douleur ressentie au moment où l’on recevait le coup.
« Nous devrions laisser les corps
là pour le moment, dit Sephiroth. On ne pourrait pas les
porter jusqu’à l’entrée, surtout s’il y a des combats...
»
La
nouvelle fit bientôt le tour du lycée, et de la ville.
« Il y a eu deux morts lors de la fête du combat ! »
criaient les uns, paniqués. « Il paraît qu’ils
étaient atrocement mutilés ! » disaient d’autres.
Heureusement, Rana avait promis aux deux garçons qu’elle
ne dirait rien à personne, l’un pour ses griffes, l’autre
pour sa puissance. D’ailleurs le phénomène des griffes
était assez étrange. Skoell avait réussi à
les rétracter, comme un chat ou un tigre rétracte
les siennes. Mais il devait s’entraîner pour pouvoir les sortir
et les rentrer quand bon lui semblerait. Après tout, il n’était
pas mécontent de ce nouvel atout : il pourrait ainsi se défendre
à tout moment, et efficacement. Bien sûr, elles n’étaient
à utiliser qu’en dernier recours... Il n’y eut pas de gagnant
à cette fête, à cause du macabre événement.
Les organisateurs étaient interloqués et choqués,
ne croyant pas possible l’existence de tels monstres dans la serre.
Les trois élèves avaient décidé de minimiser
l’affaire, disant qu’ils avaient été pris par surprise
par deux de ces bêtes (ils avaient pris soin de cacher les
trois autres sous les épais buissons, ils seraient probablement
vite dévorés par d’autres charognards). Sinon, comment
expliquer que seulement trois élèves aient pu tuer
cinq Tonadu ? Bien sûr, ils pourraient dire qu’ils étaient
cinq eux aussi, en comptant Jimmy et Arnaud, mais les combats à
cinq étant près peu pratiques et de ce fait un gros
handicap, ça en revenait à la puissance d’une équipe
à trois. Et dire que c’était Sephiroth qui avait terrassé
à lui seul trois Tonadu !...
Peu
de temps après, alors qu’il était à Kalm avec
sa famille, le week-end, le Protecteur lui rendit visite. Il lui
parla de sa brillante scolarité, de sa vie au lycée,
puis il aborda le vif du sujet. «
Tu vois, tu commences à faire parler de toi là-bas...
même s’ils ne se doutent pas de ta puissance, à pars
Skoell et Rana, tu es devenu « Celui qui a survécu
à l’attaque de ces puissants monstres »... Ne crois-tu
pas qu’il faudrait que tu changes d’établissement? -
Changer d...!?!! Mais non, je commence tout juste à m’y faire
! (Je peux surtout sortir combattre dès que j’ai du temps
libre...) pensa-t-il. - Tu vas en changer, quelle que soit ton
opinion. Nous t’avons déjà inscrit à la pension
de Darkmoan... » Sans un mot de plus Ramuh partit, laissant
Sephiroth seul dans sa chambre. Il décida de descendre
en parler à ses parents. Tout de même! le larguer comme
ça du jour au lendemain dans je ne sais quel établissement
perdu... Ses parents eurent l’air très
ennuyés. « Tu comprends, il a tout droit sur toi, nous
ne pouvons pas nous opposer... Darkmoan ? c’est... près de
Junon... hum! à vrai dire, je crois que c’est la pension
la plus dure qui ait jamais existé... »
* * * * * * * * *
* * *
Notes:
Ah! voilà enfin les notes!
je n’en ai pas fait aux chapitres précédents parce
que je préférais tout regrouper ! Il y en aura sûrement
à la fin du chapitre 4, aussi ! Alors il y a sûrement
quelques petites questions que vous devez vous poser ! Tout d’abord,
l’origine des noms: eh bien, je n’ai pas de dico de japonais, donc
je n’ai pas mis trop de noms japonais dans ma fic ! Alors biensûr,
Hokorima. C’est purement inventé! ^_^ ou alors si vous trouvez
une traduction je serais curieuse de voir ça... Les
noms de mes personnages sont en général tirés
de la mythologie ( celtique, gréco-latine, germano-scandinave,
iranienne, mésopotamienne...) et bien souvent la personnalité
des personnages correspond à la personnalité
de la divinité ou du roi à qui leur nom est emprunté.
Arawn: à l’origine, c’est le roi des morts, chez les celtes.
Il est cupide et orgueilleux, jaloux aussi. Tout à fait la
personnalité de ce cher sergent ! Midir: dans mon histoire,
c’est un enfant sans importance, dans un foyer de la Shin-ra. Dans
la mythologie celtique, c’est un roi qui devait épouser Etaine,
la plus belle fille d’Irlande. Frey: dans la mythologie germano-scandinave,
c’est le dieu de la fertilité. Vous serez étonné(e)s
de savoir que sa soeur est Freya, ou Freyja ! (rappellez-vous, FF9...)
eh oui ! Henwen: C’est dans ma fic l’assistante de Gast, que
Sephy appelle « la vieille truie »!!! En effet, Henwen
chez les celtes est la déesse-truie... ^_~ Hestia: la
mère adoptive de Sephy n’est autre que la déesse du
foyer, chez les grecs ! Ninsun: dans les légendes, c’est
la mère de Gilgamesh, et c’est une femme d’une grande clairvoyance
( vous comprenez maintenant !!! ^_^) Skoell: chez les germains,
c’est un loup monstrueux qui force le soleil à avancer.
Rana: déesse de la mer, toujours chez les germains. Miach:
chez les celtes, c’est le fils du dieu-médecin Dianceht.
Ruadan: dans les légendes celtes, c’est un héros qui
découvre la fontaine de santé.
Si j’oublie des noms, vous pourrez
me demander! Pour les noms Tomy, Téhemvey, Frank, Mr Ervefel
(cherchez bien), c’est pour les initiés !(petit clin d’oeil
aux concernées) ^_~ Vous vous demandez aussi,
je suis sûre: MAIS C’EST QUOI CES PROFS BIZARRES ? Eh
bien, hum ! Figurez-vous qu’il se peut très bien que vous
en rencontriez un dans la rue ! Ah bien sûr, faut avoir l’idée
de venir près de chez moi, dans mon lycée qui plus
est ! Allez, j’en dit pas plus ! vous avez compris...^_^
Alors je SAIS BIEN que la matéria
« longue portée » ne se trouve pas à BoneVillage
! Mais bon, j’allais pas mettre « j’ai trouvé cette
matéria dans une caverne de mythril paumée derrière
les marais! » on se serait demandé ce qu’elle faisait
toute seule dans ce coin éloigné de tout ! lol !
Pour les Tonadu... je les ai découverts
y’a pas si longtemps, quand j’ai recommencé pour la 5eme
fois le jeu. Ce sont des oiseaux ressemblant aux Cocatrix de FF9
( vous voyez le genre?) et moi j’en ai affronté un une fois
dans le désert derrière Corel Nord. Il faut dire qu’ils
sont assez impressionnants !
Alors je
me demande, pour le « SHHRIIIFFF !!! »... j’ai jamais
été griffée par un Skoell enragé, bref
j’imagine que ça fait ce bruit là ! ça fait
p’têt irréel, mais bon, nous sommes dans une fiction,
les amis...
Et l’attitude
de Rana ! On se dit « Ben voilà ! elle se gêne
pas, elle ! » surtout avec Sephiroth, elle choisit pas n’importe
qui ! En fait, il a l’air un peu coincé, ça se comprend,
mais moins qu’il aurait pu l’être à l’âge adulte.
Il faut prendre en compte qu’il a 15 ans, c’est pas franchement
sérieux, et puis il est plus près des gens dans ce
nouveau destin, il est plus sociable bien que toujours réservé...
il n’a pas été élevé de la même
façon, il faut dire... Vous pensez peut-être que ce
passage fait trop « Oh ! mon héros ! » mais bon,
c’est pour le bon déroulement de l’histoire... surtout que
dans le jeu, on ne voit jamais de femme (même à Nibelheim,
où le photographe arrive) qui soit en admiration devant lui,
etc... pourtant ça devait pas manquer, vu la réputation
et la célébrité qu’il avait... En fait moi
à la place de Rana... hum ! je lui aurait quand même
pas sauté dessus, voyons ! (Héhé, l’envie n’aurait
pas manqué, mais bon, je suis parfois trèèèèèèèès
timide ^_^) Et puis ce poooovre Skoell qui assiste à ça,
ça a dû lui faire un sacré choc. o_O
Darkmoan : traduit de l’anglais,
ça veut dire « sombre gémissement »...
ce qui ne présage rien de bon pour ce pauvre Sephy... enfin,
vous verrez dans le chapitre 4 !
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