XenoSaga Episode 1 Der Wille zur Macht.
Machine: PlayStation 2
Editeur: Monolith
Développeur: Namco
Type: RPG
Support: DVD 2
Multijoueurs: Non
Sortie: 28 février 2002 (dispo en version US et l'euro s'annonce
comme une utopie)
Version testée : japonaise
Voix et textes : japonais
Après le relatif Flop du premier épisode en terme financier
et son relatif succès en terme de RPG, Xenosaga est né
d'un désaccord avec Square. En effet, ce dernier aurait dû
être comme pour le premier, être développé
par Square mais certains dirigeants dénonçant le manque
de liberté de ces derniers démissionnèrent de l'entreprise
et fondèrent leur propre société. Namco bondit
sur l'occasion et obtint l'exclusivité de la distribution de
cette nouvelle société. Cette dernière se nomme
Monolith et son directeur n'est autre que Testuya Takahashi, le chef
de projet de Xenogears. Xeno Saga est donc une série de 6 épisodes
et Xenogears en est le cinquième. Donc Xenosaga, anciennement
Project X n'est pas une suite mais le commencement de cette saga. Comment
Monolith s'en est-il sorti ? Est-ce que le jeu mérite tout l'acharnement
médiatique autour de sa sortie ? Autant de questions que je vais
tenter de vous répondre dans ce test. Pourquoi le jeu s'est autant
vendu ?
La première raison à ce succès est les liens qu'il
existe avec son glorieux prédécesseur (ou successeur si
l'on se place sur l'échelle chronologique de la Xenosaga) : Tout
d'abord, l'équipe technique est à quelques choses près,
la même : 5 des membres principaux de l'équipe originale
de Xenogears sont maintenant producteurs exécutifs (en plus de
leur fonction première) : le compositeur Yasunori Mitsuda, le
character designer Kunihiko Tanaka, la designer Junya Ishigaki, et le
directeur artistique Yasuyuki Honne.
De plus, quelques références ont été conservées
: Le nom des personnages principaux, Shion Uzuki, et son frère
Jin Uzuki, au regard méfiant, tout comme un certain docteur de
notre connaissance (Shitan Uzuki pour les ignares...). Mais surtout,
c'est le terme "Zohar" qui semble le plus familier : Il a
joué un grand rôle dans Xenogears, et c'est également
le cas ici. Cependant, vous êtes bel et bien devant Xenosaga,
qui, bien qu'il puisse paraître familier, est complètement
séparé de Xenogears et ne peut pas être jugé
sur les mêmes critères de mérite que ce dernier
: Ce n'est que le commencement de la saga et l'histoire se passe longtemps
avant Xenogears : Episode 5. De plus, quelques membres importants du
staff de Xenogears n'ont pas fait partie de l'équipe de Monolith
Soft qui s'est occupée de Xenosaga : L'écrivain du script
Masato Kato, le programmeur principal Kiyoshi Yoshii, le producteur
Hiromichi Tanaka, ainsi que quelques autres designers et producteurs
exécutifs Le développement va bon train et son coût
semble à la mesure de ses cinématiques : grand.
Dans un cadre résolument SF, Xenosaga se présente comme
un RPG mêlant un poil d'horreur et une grosse dose (trop ?) d'animation
japonaise. On retrouve les ingrédients habituels du genre : robots,
aliens, héroïne à l'apparence vulnérable,
cyborgs, tragédie, protagonistes féminins, aux voix et
à l'allure enfantines, libre arbitre et vie artificielle.
En premier lieu, les graphismes sont quand même beaucoup plus
beaux que Xenogears, je ne sais pas si vous vous rappelez, les graphismes
qui pixellisaient, les bugs d'affichage et les cinématiques moches…
Xenosaga est graphiquement ce qui a de mieux derrière Final Fantasy
X, toutes consoles confondues. Les effets spéciaux, les cinématiques
sont divines, on regrettera juste l'absence de travail pour les décors
qui auraient gagné en profondeur. Seul défaut vraiment
important, les caméras, à l'instar de Xenogears déjà,
sont encore une fois mal dosées, ce qui a le mérite d'être
très pénible pour s'orienter… Les protagonistes sont très
bien conçus, aussi bien graphiquement que "intérieurement
", même si certains protagonistes secondaires sont bâclés
graphiquement… Et les méchas particulièrement réussis
dans Xenogears (si si des graphismes bien dans Xenogears il y en a !)
sont assez mal conçus dans cet épisode 128 bits alias
Xenosaga (anti thèse de Xenogears, oui c'est ce que vous verrez
dans ce test). En effet, Takahashi a poussé très loin
le rôle des personnages. Aucun n'est mis de coté et tous
ont un rôle important dans l'histoire. Et contrairement à
presque tous les RPGs c'est une femme qui sera l'héroïne.
En outre plutôt que de se taper des gamins de services pré-pubères,
les héros sont mûrs, et ressemblent plus à notre
génération que beaucoup d'autres jeux. L'héroïne,
répondant au doux nom de Shion Usuki est une femme de 22 ans
qui a tout perdu dans la vie : ses parents, son amoureux, bref la totale
et jure de trouver les responsables de cette tragédie. Bien qu'affichant
un moral d'acier, derrière ce coté obscur se cache une
grande tristesse. Contrairement à d'autres RPGs ses aptitudes
sont bien réparties. Une autre femme vient aider Shion dans sa
quête : Kos-mos. Véritable androïde, ce personnage
est sans doute le successeur de Vivi dans les personnages les plus attachants
et les plus fouillés de l'histoire des RPGs. Tout comme Chaos,
lui aussi androïde, ces deux personnages nous demandent pas mal
d'interrogations sur leur passé et font preuve d'un tel mystérieux,
une franche réussite…
Le scénario avait été le point fort de Xenogears,
et Xenosaga reprend ce qui a fait le succès de son "successeur
". En effet, les mystères sur certains évènements
de Xenogears sont repris, comme le Zohar. Le scénario propose
d'incarner Shion Uzuki, un ingénieur en chef de la Vector Corporation.
Cette société a pour but d'empêcher toute attaque
extraterrestre et d'assurer le transport des Terriens par Internet.
Etablissant des moyens de communications surpuissants, car les ressources
de la Terre sont presque toutes utilisées, une grande majorité
de l'humanité décide de réaliser un exode planétaire.
C'est peut-être ce qu'il se passera dans le futur dans notre monde
à nous joueurs^^. Bon, revenons-en à la Vector Corporation.
Pour assurer la défense, cette entreprise a crée de gros
robots de combat : les AGWS. Seulement, voilà que des rebelles
extraterrestres à l'allure fantomatique dérobent votre
vaisseau et le précieux monolithe. Vous l'aurez compris, l'action
se passe dans un futur lointain très loin de Xenogears. En quelque
sorte, le jeu s'éloigne complètement de la série
initiale (car pour moi Xenogears reste le précurseur). Les graphismes
futuristes éloignent le jeu du RPG classique. Evidemment, des
extraterrestres attaquent nos chers amis, personnellement même
si le scénario s'améliore et devient divin au bout de
10 heures de jeu, l'histoire est très lente à démarrer,
les premières heures sont vraiment lourdes. En combinant cinématiques
en temps réel et en images de synthèse, Monolith veut
prouver qu'il n'y a pas que Squaresoft qui sait en faire. Ils réussissent
leur pari certes, c'est beau mais pensez à nous joueurs. Déjà
le scénario un peu lent, les cinématiques à tout
bout de champs, plus des phases de dialogues interminables font que
ce jeu déçoit. Tout comme dans Final Fantasy 10, le jeu
est beau mais il y a que cela de beau. Cela devient une habitude sur
la console de Sony. Seulement là, contrairement à Final
Fantasy 10, la musique ne suit pas. En effet, la bande sonore qui nous
avait sidéré lors de Xenogears ici est une vraie catastrophe
! Seuls 3 ou 4 titres sont bien et encore c'est bien sans plus. L'absence
de musique de Boss, les musiques peu novatrices, peu appréciées
font de ce jeu une déception. Alors pourquoi quitter Squaresoft
si c'est pour faire la même chose ?? Car chez Squaresoft, malgré
les nombreux griefs que j'ai à son encontre les musiques, les
décors, les dialogues, les graphismes c'est leur point fort !
Pour ce qui est du système de combat il s'inspire de son successeur.
Ainsi les combats sont au tour par tour, et hélas sont très
complexes. La difficulté est mal dosée, il y a énormément
de jauges à prendre en compte. Comme tout bon RPG qui se respecte
vous disposez de HP/MP. Le reste est identique à Xenogears en
tout point de vue (combos, méchas à la place de Gears).
Ces derniers ont hélas peu de rôle à jouer contrairement
aux gears de Xenogears dont les attaques étaient aussi spectaculaires
qu'efficaces. Ici ce n'est pas le cas, résultat les boss sont
vraiment durs à vaincre même si les ennemis sont visibles
à l'écran comme dans Grandia ou Chrono Cross, ce qui évite
l'agacement et l'effet de surprise qu'on peut parfois trouver dans les
Final Fantasy.
Pour finir, Xenosaga est un coup d'essai qui hélas se distingue
trop de Xenogears. Personnellement je dirais que Xenosaga est le contraire
absolu de Xenogears.
En effet l'opposition héros homme/femme, musiques belles/ moches,
graphismes moches/ graphismes réussis semblent le confirmer.
Comme Final Fantasy 10 il œuvre dans le tape à l'œil, cinématiques,
futuriste, etc.… On constate que le scénario est bien mais aurait
pu gagner en profondeur. Les musiques sont d'une telle inutilité
qu'on se demande si c'est bien Yasunori Mitsuda aux commandes (Chrono
Trigger et Chrono Cross, Xenogears etc.…) et pourtant ce dernier avait
tout calculé pour que l'OST soit digne de son talent avec l'orchestre
harmonique de Londres.
Le prix du jeu est cher (150 à 200 euros (Note de Hunter : Tu
fumes Dias ?)) et le jeu tourne entièrement en japonais donc
si j'ai un conseil à vous donner ne l'achetez pas en japonais
à moins que vous le connaissiez particulièrement. Cependant,
le jeu est disponible sous deux DV et un box collector peut justifier
l'achat pour les japonisants fans de Xenogears. Quant aux fans de Xenogears
ils seront déçus. Je recommande d'attendre une hypothétique
sortie USA qui est toujours inconnue actuellement, mais qui devrait
selon mon optimisme béat arriver début 2003 si tout va
bien. Bref une déception qui montre le paysage actuel de la PS2
: beau, mais rien à voir circulez.
Graphismes:A
Musiques:D
Maniabilité:C(anglesdevue)
Scénario:B
Durée de vie : B (artificielle avec vidéo)
Chara-design: A
Psychologie des personnages : A
Présentation:A
Note générale : 7/10
Test réalisé par Sir Dias Flac
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